Caroline Sack Kendem est un nom qui résonne comme une promesse. Celle d’un leadership féminin audacieux et visionnaire. En une décennie, cette femme d’affaires camerounaise s’est imposée comme une figure incontournable de l’entrepreneuriat en Afrique, en mettant son expertise et son énergie au service de ses consœurs. Portrait d’une battante, qui bouscule les codes et ouvre la voie.

Caroline SACK KENDEM Un parcours fulgurant.

Le parcours de Caroline Sack Kendem se résume en trois dates clés.

1992 : diplômée d’un MBA à l’Université de Scranton, aux États-Unis. Un choix audacieux pour une jeune Camerounaise de l’époque.

2010 : elle est élue Présidente d’ICOTEC, la fédération des opérateurs textiles du Cameroun. Une première pour une femme. Et un symbole fort, dans un pays où les stéréotypes de genre ont la peau dure. En parallèle, Caroline Sack Kendem mène une carrière impressionnante en entreprise. Directrice Financière de la chaîne de Télévision TV MAX , à 28 ans, un record. Puis Directrice Générale de Ken Atlantic, Société de fabrication d’articles textiles dont elle deviendra Présidente du Conseil d’administration. Avant de voler de ses propres ailes avec ROUGE PAPAYE. Autant de réussites qui forcent l’admiration. Car à chaque fois, elle a su s’imposer par son excellence. Sans jamais renier ses valeurs humanistes. Son credo ? Réussir, sans perdre son âme. Une vision pionnière, à contre-courant des clichés sur le leadership féminin.

2011 : elle crée ROUGE PAPAYE, sa propre marque de prêt-à-porter féminin. Un défi de taille, dans un secteur encore très masculin. Qu’elle relève haut la main, à force de créativité et de ténacité.

Son engagement pour l’entrepreneuriat féminin

Mais très vite, Caroline Sack Kendem comprend que son destin est ailleurs. Que sa réussite ne prendra sens qu’en éclairant celle des autres. Alors dès 2012, elle prend la tête de l’AWEP Cameroun, le réseau des femmes entrepreneures. Et se jette à corps perdu dans un nouveau combat : l’empowerment économique des femmes. Sous son impulsion, l’association prend un virage stratégique. Et devient un moteur de l’entrepreneuriat féminin. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 500 femmes formées chaque année, un nombre important de projets financés… Un bilan impressionnant, qu’elle résume d’une formule choc : “On ne m’a pas fait de cadeaux, alors je me bats pour dérouler le tapis rouge aux femmes qui osent !” Concrètement, ce sont des masterclass aux quatre coins du pays. Des programmes de mentoring où elle transmet son savoir sans compter. Des actions de plaidoyer, aussi, jusqu’aux plus hautes sphères. À l’ONU, à l’ITC, Caroline Sack Kendem porte une conviction chevillée au corps : l’entrepreneuriat féminin est la clé du développement de l’Afrique. “Les Africaines ont le feu sacré. En libérant leur potentiel, on libère celui du continent tout entier !” martèle-t-elle sur tous les tons.

Son style de leadership bienveillant et exigeant

Comment parvient-elle à avoir un tel impact profond ? Ses “protégées”, comme elle les appelle affectueusement, ont la réponse. “Avec Caroline, on se sent encouragées à voler de nos propres ailes. Elle a le don de faire ressortir le meilleur en nous”, déclare Aïssa, une jeune entrepreneure qu’elle a pris sous son aile. Marcelle, une autre protégée, ajoute avec le sourire : “Elle est toujours attentive et jamais avare de conseils. Mais elle exige aussi l’excellence !” Caroline Sack Kendem ne retient pas ses efforts. Lorsqu’elle identifie un talent, elle le pousse à ses limites et propulse les individus en dehors de leur zone de confort. Son mantra, répété maintes fois, est “Visez la lune. Même si vous échouez, vous atterrirez parmi les étoiles !” C’est cela, la marque de fabrique Caroline Sack Kendem. Un leadership bienveillant et inspirant, où l’ambition se conjugue avec transmission.

“Je rêve d’un leadership féminin révolutionnaire. Qui hisse les autres vers le haut, plutôt que de les écraser. C’est ça pour moi, la sororité : voir le succès d’une sœur comme le sien. Une philosophie de vie !”

Ou comment bousculer, par l’exemple, les codes d’un leadership dit masculin.

Son aura qui dépasse les frontières

Résultat ? En quelques années, Caroline Sack Kendem s’est forgée une aura qui dépasse les frontières. Jusqu’à devenir une figure de proue du leadership féminin made in Africa. La consécration est venue avec sa nomination comme Présidente mondiale “Femmes entrepreneures et vulnérables” du G100, le club des bâtisseurs de l’économie africaine. Une tribune en or, pour internationaliser son combat. La machine est lancée, et ne semble pas prête de s’arrêter. Invitée au Harvard Club pour partager son expérience. Intervenante star au Forum économique mondial. Caroline Sack Kendem enchaîne les distinctions et les prises de parole. Avec une idée en tête : faire bouger les lignes. Dans les ministères, les organisations internationales, les consciences. Et prouver urbi et orbi qu’un nouveau modèle est possible. Avec des femmes aux commandes, ambitieuses et solidaires. En atteste cette masterclass donnée à Douala, un matin de juin. Face à elle, une trentaine de jeunes entrepreneures. Des étoiles dans les yeux et une furieuse envie de conquête. “Mesdames, vous avez du talent et de l’audace. L’Afrique a besoin de ce feu qui brûle en vous !” lance-t-elle sous les vivats. Avant de dérouler, pendant deux heures, conseils et success stories. Tel un guide éclairant la voie. La voie d’un leadership féminin décomplexé. Qui ose, unie et bat les stéréotypes en brèche.

Un modèle à suivre ?

Très certainement. La preuve vivante que le leadership au féminin peut changer la donne en Afrique. À condition de miser sur l’audace et la sororité. Un pari que Caroline Sack Kendem entend bien remporter. Elle qui fourmille encore de projets. Qui rêve d’une Afrique où les femmes entrepreneures se tiendraient par la main. Pour atteindre, ensemble, des sommets. Et si c’était ça, la clé ?