Dans le Magazine Fiers D’Elles, nous avons choisi de mettre en lumière des femmes exceptionnelles qui brisent les barrières et repoussent les limites. Aujourd’hui, nous sommes ravies de partager avec vous l’expérience et les conseils d’Isabelle Gagnon Boudreau, une mère dévouée, coach certifiée et co-fondatrice d’une école de coaching.

Son histoire inspirante et ses stratégies pour concilier vie professionnelle et personnelle seront certainement une source d’inspiration pour toutes les femmes qui cherchent à trouver un équilibre entre ambition et bien-être. Plongeons ensemble dans le parcours d’Isabelle et découvrons ses secrets pour allier succès et épanouissement personnel.

1 – Comment parvenez-vous à concilier votre vie professionnelle épanouissante et votre vie personnelle en tant que mère de deux enfants ?

Mon plus grand secret, je vous dirais que c’est d’accepter le déséquilibre. Pour moi, tout est cyclique et j’accepte que par moments, je dois mettre plus de temps à la maison et d’autres moments je travaille plus. Par exemple, j’ai vécu un déménagement récemment qui m’a demandé beaucoup de temps et d’énergie. J’ai mis de côté pour quelques semaines mon agenda professionnel, afin de prioriser mon emménagement. J’ai toutefois prévu mettre les bouchées doubles dès cette période de ma vie stabilisée. Je sais aussi que l’automne, les inscriptions à notre formation en coaching professionnel représente la période la plus achalandée. Je devrai donc travailler davantage, même certains soirs et fins de semaine où je suis avec les enfants. Au final, mon temps s’équilibre, en fonction des cycles. En tant qu’entrepreneure, j’ai la liberté d’organiser mon horaire professionnel en fonction de ce qui a du sens pour moi dans ma vie personnelle. Cela demande toutefois un grand sens de l’organisation et une bonne discipline, car je suis 100% responsable des résultats, donc de mon salaire. En tant que femme aussi, j’apprends à planifier mes semaines en fonction de mon cycle menstruel. L’impact des hormones sur le niveau d’énergie et le mindset n’est pas à négliger. En période SPM, mon horaire est plus allégé, car je sais que j’aurai besoin de plus de repos, que j’ai moins d’énergie et je me sens plus facilement submergée par les tâches et les émotions et je suis moins patiente. Du coup, je me permets plus de repos et je délègue plus de tâches à mon entourage. Par ailleurs, à la moitié de mon cycle, je suis créative, fonceuse, j’ai l’énergie nécessaire pour accomplir beaucoup de tâches, donc je profite de cette période pour faire avancer mes plus gros dossiers. Être à l’écoute de mon cycle fait une grande différence pour moi et en tant qu’entrepreneure, j’apprécie grandement cette liberté.

2. Quelles sont vos stratégies de gestion du temps et d’organisation pour préserver votre équilibre ?

La planification avant tout. En septembre et en janvier, je prends un temps pour planifier les 6 prochains mois. Je fais un mindmapping de tous mes projets personnels et professionnels, puis je choisis mes priorités pour les mois à venir. Ça me donne un portrait global sur ma vie, ce qui me permet de faire des choix éclairés de mes priorités. Je vous avoue que j’ai encore tendance à trop en mettre dans mon horaire, à en prendre trop donc je dois réajuster en cours de route. Je tiens une « to-do-list » des tâches à faire à court, moyen et long terme et je m’y réfère lors des moments de planification. Cette liste est aussi inscrite par catégorie (par exemple, les tâches à faire pour SYMA coaching, notre école de formation en coaching professionnel, pour Bonheur Amoureux, mon entreprise en coaching amoureux, et pour les projets personnels tels que mon jardin ou les rénovations à prévoir sur la maison… Le dimanche ou le lundi matin, je révise aussi ma semaine. J’ai un agenda qui me donne une vue d’ensemble de tous mes rendez-vous et autres jalons importants, puis je fixe mes obligations personnelles à l’agenda. J’inscrit tout, je planifie le moment où j’irai faire les courses, les gens que je dois contacter, etc.

3. Parlez-nous de l’importance des pauses et du ressourcement dans votre quotidien.

J’ai réalisé il y a quelques années que je suis extrêmement perméable à mon environnement. Lorsque j’habitais en ville, je devais prévoir des moments de ressourcement en nature pour apaiser mon système nerveux, sinon je devenais irritable et surchargée mentalement. Il m’a fallu plusieurs années avant de trouver un environnement qui me convienne. M’éloigner de la ville pour habiter plus près de la nature a considérablement augmenté mon niveau de bien-être. Bien que je doive planifier davantage mes déplacements et que ça me prenne 90 minutes pour aller porter mes enfants à l’école aller-retour, je suis prête à faire ces compromis pour pouvoir me ressourcer au quotidien en nature. Puis, je profite des moments de déplacement seule pour écouter des podcasts inspirants. Les pauses que je prends au quotidien sont aussi cycliques. Tel que mentionné précédemment, si je suis dans une phase de mon cycle où je me sens plus fatiguée, je vais prendre plus de pauses dans ma journée et me coucher plus tôt. Par ailleurs, je me garde du temps pour voir des amis et lâcher mon fou. Passer du temps avec les gens que j’aime et ne pas trop me prendre au sérieux me permet de recharger mes batteries et contribue à mon équilibre.

4. Avez-vous vécu des moments de doute ou de remise en question dans votre parcours ? Comment les avez-vous surmontés ?

Oh que oui. Avant, de me lancer à temps complet à mon compte, j’avais un emploi stable qui m’assurait une sécurité et une stabilité financière. Je travaillais en tant qu’éducatrice spécialisée au gouvernement. Toutefois, j’étais en train de m’éteindre à petit feu; je n’avais pas la flamme et mon moral était à son plus bas. Je me sentais comme un numéro et notre département n’avait pas les fonds nécessaires pour offrir aux familles que j’accompagnais les ressources dont elles avaient besoin. Je vivais donc une perte de sens. Je cherchais ma voie professionnelle, je prenais des formations dans le domaine de l’accompagnement (programmation neuro-linguistique, accompagnement à la naissance, hypnose, approche orientée solution, ateliers de développement personnel…), je tentais de lancer mes activités parallèlement à mon emploi, mais sans véritable succès. J’ai finalement découvert le coaching professionnel, et j’ai eu une révélation. Lors de ma formation, j’ai réalisé que le coaching m’apportait la structure dont j’avais besoin et dans laquelle je pouvais mettre à profit tout mon bagage personnel et professionnel. Je pouvais être la coach que je voulais devenir, avec mes couleurs uniques et les outils qui m’étaient propres. Lorsque j’ai complété ma formation, ma motivation était à son maximum et je souhaitais en faire mon métier à temps plein. Cependant, j’ai dû passer par une période de transition plus longue que je l’avais imaginé au départ. Ce n’est pas du jour au lendemain que j’avais suffisamment de clients pour quitter mon emploi. J’ai donc chevauché les deux activités pendant environ 2 ans. Je travaillais à temps plein en éducation spécialisée, je recevais des clients en coaching et je commençais à enseigner à l’école de coaching où j’avais fait ma formation. On peut dire que je brûlais la chandelle par les deux bouts. Puis un jour, Simon, mon collègue aujourd’hui et qui a été mon formateur à l’époque, m’a approché pour me proposer de me joindre à lui pour le développement de l’école de coaching SYMA. J’ai donc quitté mon mandat d’enseignement en coaching pour cocréer avec lui ce qui allait devenir l’une des écoles de coaching francophone ICF les plus renommées. J’ai donc décidé de prendre une année sabbatique à mon travail. C’est durant cette période que SYMA coaching a reçu ses premières cohortes et que ma clientèle en coaching de couple a explosée. Au bout d’un an, j’ai complètement coupé le lien d’emploi au gouvernement pour faire le grand saut de l’entreprenariat. Un parcours parsemé de doute, d’espoir, de découragement, d’angoisse, de réalignement… Or aujourd’hui, je peux dire que jamais je n’ai regretté mon choix. Je me sens sur mon X, complètement alignée avec mes valeurs. Je fais ce que j’aime et qui a un sens pour moi, j’ai la liberté de choisir mon horaire, je contribue à faire une différence dans le monde et j’inspire mes enfants à écouter leur cœur. Est-ce que c’est toujours facile? Non. Est-ce que parfois je me dis que ce serait plus facile d’avoir un emploi et de décrocher une fois rendue à la maison ? Oui. Mais ça ne dure pas. Car lorsque je connecte à ma mission et à pourquoi je fais ce que je fais, tout devient clair. Je suis exactement à l’endroit où je dois être.

5. Quel est votre conseil pour les femmes entrepreneures qui se sentent dépassées par les exigences de leur travail ?

Je dirais de rester connectée à elle-même et de se permettre de prendre un pas de recul pour écouter véritablement ce qui se passe en elle. Attention à ne pas tomber dans le piège de la tornade et de l’action à tout prix. Se permettre de ralentir pour mieux avancer, se réaligner sur ses valeurs et ses priorités. Je l’inviterais à se poser ces questions : Comment je souhaite me sentir au lieu d’être dépassée ? Qu’est-ce qui me permettrait de me sentir ainsi ? De quoi ai-je besoin pour atteindre cela ? Quelles sont mes ressources pour y arriver ? (des personnes pour m’aider, des pistes de solutions…) Quelles sont mes 5 principales valeurs sur lesquelles je suis non-négociable? Qu’est-ce que je peux mettre en place dans ma vie concrètement pour vivre en cohérence avec valeurs? Savoir bien s’entourer et oser déléguer. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, au contraire. Avoir le courage de reconnaître ses limites et demander de la contribution à d’autres personnes c’est inspirant pour les gens. Ça les autorise aussi à demander de l’aide à leur tour.

6. Comment gérez-vous concrètement le stress du quotidien entre vos responsabilités de mère et d’entrepreneure ?

Quelles techniques ou astuces utilisez-vous? Avoir une routine santé me permet de bien gérer mon stress. Bouger au moins 30 minutes chaque jour (idéalement je m’entraîne le matin). Faire au moins 2 fois 15 minutes de méditation par jour matin et soir, limiter ma consommation de caféine, d’alcool et de sucre et m’assurer d’avoir suffisamment d’heures de sommeil. Aussi, avoir une bonne planification de mon temps me permet de garder le contrôle de mon horaire et cela m’évite d’être dépassée par les événements.

7. Quel est le rôle de la délégation et du soutien de l’entourage dans votre réussite ?

Pour moi, le soutien de l’entourage est primordial. Si je tente de tout faire seule, je vais m’essouffler, je n’y arriverai pas. Ce ne sera pas viable à long terme. Cela veut dire reconnaître mes limites, savoir où se situe mes zones d’excellence et mes zones de faiblesse, puis déléguer les tâches aux gens pour qui mes zones de faiblesse sont leurs zones d’excellente. Par exemple, faire des publications sur les réseaux sociaux pour faire connaitre mes services est essentiel, mais je n’ai pas particulièrement de talent dans cela et je n’aime pas ça. C’est donc un volet que j’ai choisi de déléguer à une personne pour qui c’est une passion.

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