Le Brown-Out ou la souffrance silencieuse au travail

Chers lecteurs, nous voilà en fin d’année et comme de mise c’est le moment de faire le bilan de son parcours annuel professionnel et privé mais aussi l’occasion pour la professionnelle RH que je suis d’aborder un mal qui ronge de plus en plus les employés.  

Après le burn-out ou surmenage, qui vide le salarié de son énergie, à cause de l’amplitude de sa tâche et de la pression qu’il subit et le bore-out ou l’ennui mortifère, qui lui est un épuisement du salarié par ennui, le brown-out ou l’absurdité de certaines tâches, qui laisse le salarié tout à fait alerte et capable, a fait son entrée durant ces dernières années dans le monde du travail.

1 travailleur sur 3 souffre de ce mal qui reste encore méconnu du grand public

Nouveau concept, repris du domaine de l’électricité et désignant une baisse de tension visant à éviter une panne générale.

le brown-out décrit un mal qui traduit la naissance chez le travailleur d’un sentiment d’inutilité de son poste

le brown-out ou l’absurdité de certaines tâches, qui laisse le salarié tout à fait alerte et capable, a fait son entrée durant ces dernières années dans le monde du travail

On note un début de recherches et de littératures sur le sujet à l’instar de David Graeber, anthropologue et économiste, qui en parle dans son livre « bullshit jobs » comme de « jobs à la con » qui se sont multipliés ces dernières années. Les psychologues eux parlent plutôt de perte de sens du travail.

La perte de motivation est donc le symptôme numéro 1 du brown-out.

S’ensuivent les attitudes liées à la procrastination, au manque d’investissement et à l’ennui. Le salarié va trainer des pieds et ressentir de la confusion quant à l’intérêt de sa carrière. Finalement, même sa vie privée finit par pâtir de ce désintérêt pour la vie professionnelle.

Il n’y a pas encore assez de recherches à ce sujet mais la pratique RH nous permet d’affirmer que la perte de motivation et de sens au travail s’observe le plus souvent chez les femmes en entreprises car étant encore celles qui ont le moins de postes à portée stratégiques. Le mal-être étant difficile à déceler, ma tâche en tant que professionnelle des RH est d’être à l’écoute et de savoir transformer, par exemple, les feedbacks des entretiens annuels en armes de détections précoces, entre autres.

Au sein des entreprises, la fonction RH est chargée d’ouvrir un dialogue motivant et qui ne rabaisse pas dès que les premiers symptômes décrits plus haut apparaissent. Les solutions finales varient le plus souvent entre le changement d’équipe ou de poste en douceur et en bout de course la fin du contrat de travail car le manque de motivation et d’intérêt se serait déjà installé.

Une alternative que les HR ne négligeront pas dans le diagnostic et qui n’exclut pas la première, serait de réapprendre à prendre soin de soi et de son corps (sport et en se fixant une hygiène de vie impeccable).

Une des solutions toute trouvées par les femmes concernées et qu’on observe de plus en plus, c’est les femmes travaillant en entreprise et se créant une activité secondaire ayant plus de sens à leurs yeux et leur paraissant moins inutile.

On remarque aussi l’apparition des « Chief Happiness Officers » dans la Silicon Valley ayant pour mission de rendre les collaborateurs heureux dans leur travail.

Mais ne serait-ce pas une utopie? Le travail ne représente qu’une petite partie de la vie et les travailleurs ont souvent tendance à l’oublier.

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