Déconstruire pour mieux se retrouver : Quand briser ses limites devient un acte d’amour envers Soi
Amina avait tout ce qu’on appelle “une belle vie”. À 38 ans, cette cadre supérieure dakaroise jonglait entre réunions stratégiques, dîners mondains et week-ends familiaux bien ordonnés. Pourtant, chaque matin, face à son miroir, une question revenait comme une mélodie lancinante : “Est-ce vraiment ça, ma vie ?” Un jour, elle a tout quitté. Son poste, sa routine, ses certitudes. Pour créer sa propre agence de communication digitale. Aujourd’hui, elle nous confie :
“J’ai dû déconstruire la femme que j’étais censée être pour découvrir celle que je voulais vraiment devenir.” Cette histoire, c’est peut-être la vôtre. Ou celle que vous n’osez pas encore écrire. La psychologie de la réinvention : pourquoi c’est si difficile Coach Emmanuelle J.A, spécialiste en loi d’attraction et vibration universelle, nous éclaire :
“ Comme le soulignent les neurosciences, notre cerveau est programmé pour la sécurité. Déconstruire ses habitudes, c’est aller à l’encontre de millions d’années d’évolution qui nous poussent à rester dans notre zone de confort.” Mais alors, comment expliquer cette pulsion irrépressible de changement qui nous saisit parfois ? “C’est notre moi authentique qui frappe à la porte”, poursuit-elle. “Plus l’écart grandit entre qui nous sommes et qui nous prétendons être, plus cette tension devient insoutenable.”
Les 4 phases de la déconstruction psychologique :
- LE RÉVEIL – “Quelque chose ne va pas” Cette petite voix qui murmure que votre vie ne vous ressemble plus. Vous vous surprenez à rêver d’autre chose. Dépression, burn-out, crise d’angoisses, sensibilité extrême…On se dit “je ne peux pas continuer comme ça”
- LA RÉSISTANCE – “Mais j’ai trop à perdre” Votre mental vous bombarde de “et si” catastrophiques. “Et si j’échoue ? Et si je déçois ? Et si c’était juste une crise passagère ?”
- L’ACCEPTATION – “Je ne peux plus continuer comme ça” Le moment où la douleur de rester devient plus forte que la peur de partir. Vous acceptez que le changement soit nécessaire.
- L’ACTION – “Je choisis de me choisir” Vous passez de la réflexion à l’action. Même imparfaite, même effrayante.
Témoignages : Quand la déconstruction devient renaissance
Sophie, 42 ans De banquière à créatrice de mode “Pendant 15 ans, j’ai porté des tailleurs stricts et parlé de taux d’intérêt. Un jour, j’ai réalisé que je n’avais jamais porté de couleurs. Jamais. C’était révélateur de comment j’avais étouffé ma créativité.” “La déconstruction a commencé par de petites choses : porter du rouge un mardi, dessiner pendant ma pause déjeuner, m’inscrire à un cours de couture le soir. Chaque geste était une pierre que j’enlevais du mur que j’avais construit autour de moi.” “Aujourd’hui, ma marque de prêt-à-porter féminin emploie 6 personnes. Mais le plus beau, c’est que je me reconnais enfin dans le miroir.”
Marie, 35 ans De mère au foyer à gérante de magasin “Après 8 ans à la maison avec mes enfants, j’avais l’impression d’avoir disparu. Quand on me demandait qui j’étais, je répondais : ‘la maman de…’ ou ‘la femme de…’. Jamais juste ‘Marie’.” “Déconstruire, ça a été accepter que vouloir s’épanouir professionnellement ne faisait pas de moi une mauvaise mère. Ça a été arrêter de me justifier. Ça a été dire ‘je’ au lieu de ‘nous’ dans mes phrases.” “Le plus dur ? Gérer la culpabilité. Mais mes enfants ont une maman plus heureuse maintenant. Et ça, c’est le plus beau cadeau que je pouvais leur faire.”
Aïcha, 29 ans De juriste à entrepreneuse sociale “J’étais brillante en droit. Tout le monde me le disait. Mes parents étaient fiers, mes professeurs aussi. Mais moi, je m’ennuyais à mourir. Je me sentais comme un poisson dans un aquarium trop petit.” “Déconstruire, c’est accepter de décevoir. C’est dire non aux attentes des autres pour dire oui à ses propres rêves. C’est choisir l’incertitude de sa propre voie plutôt que la sécurité d’un chemin tracé par d’autres.” “Mon ONG aide aujourd’hui les jeunes filles rurales à accéder à l’éducation. Je gagne moins qu’avant, mais je dors mieux. Et ça, ça n’a pas de prix.”